Le marché mondial de l’immobilier de luxe affiche une croissance solide en 2025, malgré l’instabilité économique, les tensions géopolitiques et le durcissement des politiques monétaires dans de nombreuses régions. Selon le dernier rapport de Knight Frank, Monaco et New York confirment leur position en tête des villes les plus chères du monde en matière d’immobilier résidentiel haut de gamme, devant Londres, Hong Kong et Singapour.
Monaco : le leader incontesté
La principauté de Monaco, avec ses deux kilomètres carrés sur la Côte d’Azur, reste le marché immobilier le plus cher au monde. En 2025, le prix moyen au mètre carré y atteint 50 600 €, un record historique. Ainsi, un million d’euros n’achète qu’environ 20 mètres carrés de surface habitable de luxe.
Les raisons de ce niveau de prix exceptionnel :
- Une offre foncière extrêmement limitée ;
- L’absence d’impôt sur le revenu ;
- Une stabilité politique et économique remarquable ;
- Un niveau de sécurité élevé ;
- Une image de prestige à l’échelle mondiale.
Monaco attire des acheteurs fortunés venus d’Europe, des États-Unis, du Moyen-Orient et d’Asie. Les biens les plus recherchés offrent des vues sur la mer, des terrasses, des piscines privées et une sécurité renforcée.
New York : un retour en force
Après un ralentissement pendant la pandémie, New York reprend sa place parmi les leaders mondiaux. En 2025, la ville grimpe à la deuxième position, dépassant Hong Kong et Londres. À Manhattan, le prix moyen du mètre carré dans le segment luxe atteint 28 500 €, tandis que les biens « trophées » dans Tribeca, Central Park South ou Billionaires’ Row dépassent les 60 000 €/m².
Les facteurs de ce regain d’intérêt :
- Un retour de la demande internationale pour les juridictions stables ;
- Une offre neuve limitée par des retards de construction ;
- La force du dollar, favorable aux investisseurs étrangers ;
- Le retour d’acheteurs fortunés d’Amérique latine et d’Asie.
Les acheteurs brésiliens, mexicains, chinois et sud-coréens se montrent particulièrement actifs, recherchant des appartements avec vue panoramique, technologies de pointe et services premium.
Autres grandes villes de prestige
Londres
Malgré les effets du Brexit et de l’inflation, Londres reste un acteur majeur, classée troisième. Le prix moyen dans le secteur Prime London est de 25 100 €/m², avec des sommets à 35 000 €/m² à Mayfair et Knightsbridge.
Les acheteurs viennent principalement du Moyen-Orient, d’Inde et d’Europe de l’Est. La baisse de la livre sterling et des allègements fiscaux ont contribué à stabiliser la demande étrangère.
Hong Kong
Malgré les tensions politiques et le renforcement du contrôle chinois, Hong Kong conserve un marché actif. Le prix moyen y est de 22 700 €/m², bien que certains investisseurs se tournent désormais vers Singapour ou Tokyo, jugés plus stables.
Singapour
Singapour reste une destination de choix grâce à sa sécurité, sa propreté et son cadre juridique robuste. Le prix moyen du mètre carré dans le haut de gamme atteint 21 300 €, avec une progression annuelle de 4 %, malgré des taxes plus élevées pour les étrangers.
Tendances majeures de 2025
Montée en puissance du marché secondaire
Face à la rareté des programmes neufs, le marché de la revente s’intensifie. Plus de 55 % des ventes de luxe en 2025 concernent des biens existants.
Critères ESG de plus en plus décisifs
Les acheteurs accordent une importance croissante à la durabilité :
- Systèmes à haute efficacité énergétique ;
- Collecte et réutilisation des eaux de pluie ;
- Intégration d’énergies renouvelables ;
- Certifications environnementales (LEED, BREEAM).
Les biens répondant à ces critères affichent une prime de 12 à 15 % par rapport aux biens standards.
Forte demande locative dans le luxe
L’envolée des prix à l’achat entraîne une hausse des loyers de prestige. À New York, la location d’un appartement de luxe peut atteindre 25 000 € par mois. À Monaco, pendant le Grand Prix de F1, les loyers dépassent parfois 40 000 € par mois.
Nouvelles destinations en plein essor
Alors que les marchés traditionnels s’essoufflent, de nouvelles villes émergent :
- Dubaï : très prisée par les nomades digitaux et les familles européennes. Prix moyen : 10 500 €/m² ;
- Lisbonne : prisée pour ses visas dorés et son écosystème tech. Prix moyen : 7 200 €/m² ;
- Genève et Zurich : stables, sûres et attractives pour les investisseurs institutionnels.
Prix et prévisions
| Ville | Prix moyen (€/m²) | Prévision de croissance (2025–2026) |
|---|---|---|
| Monaco | 50 600 | +3 % |
| New York | 28 500 | +5 à 7 % |
| Londres | 25 100 | +2 à 4 % |
| Hong Kong | 22 700 | +1 à 2 % |
| Singapour | 21 300 | +4 % |
| Dubaï | 10 500 | +6 à 8 % |
| Lisbonne | 7 200 | +9 à 10 % |
Conclusion
L’année 2025 confirme que l’immobilier de luxe demeure une valeur refuge privilégiée des investisseurs fortunés. Monaco reste en tête, avec un prix au mètre carré inégalé, tandis que New York signe un retour remarqué.
Dans un contexte d’inflation, de volatilité boursière et de tensions politiques, les actifs immobiliers haut de gamme offrent sécurité, prestige et rentabilité. Le marché reste porté par une demande diversifiée — résidentielle, patrimoniale ou locative — et une pénurie d’actifs de qualité, alimentant la hausse continue des prix.
Alors que les constructions neuves tardent, la rareté des biens d’exception devrait continuer à soutenir le segment ultra-luxe en 2026 et au-delà.
